• Peu avant la naissance

    J'avais une peur bleue du jour de l'accouchement. Non pas l'acte en lui-même (je savais à quoi je m'attendais puisque j'avais déjà eu Titi), mais de voir mon bébé pour la première fois. A quoi allait il ressembler ? Serait il vraiment difforme ? Quelle serait l'étendue de la malformation ?

    J'avais surtout peur de le rejeter. J'avais peur de ma réaction. J'avais peur de comment les gens percevraient la réaction. J'avais fait jurer à mon mari de ne pas m'en vouloir si je ne voulais pas prendre mon bébé dans les bras au début, si c'était au dessus de mes forces. Heureusement, il a été plus fort que moi sur ce coup là. Il m'a dit : "C'est justement parce qu'il a cette fente que je l'aimerai encore plus." Il ne m'a pas jugée, il a compris que je pourrai être dépassée par les événements, qu'il me faudrait un petit temps d'adaptation.

    J'avais peur de l'après naissance. J'avais peur du regard des autres. Les gens sont bêtes. Lorsque quelqu'un présente une anomalie, les gens regardent la personne avec encore plus d'insistance. Il devient une bête de foire. Ou alors c'est l'inverse, ils voient et détournent vite la tête. Mais nous, en tant que maman, on a bien remarqué qu'ils ont vu notre bébé avec une microseconde au mieux d'étonnement, au pire de dégoût.

    J'avais dit à ma sage femme que le premier qui regarderait mon enfant de travers, je serai un vrai pitbull avec lui. Et là, elle m'a répondu avec son naturel calme et en souriant : "vous voyez que vous l'aimez déjà, puisque vous le défendrez bec et ongles !"

    Oui, je t'aimais déjà Bébé Chat, mais j'avais un peu peur de toi. J'avais un peu peur de moi.


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